lundi 31 mars 2008

Ramages des pins de la Côte d'azur en 1920

© Collection privée BROCARD II.

Chaleur douce d'un soir. Rythme bruissant des vagues de la Méditerranée. Un pin jumeau offre dans un effet d'ombre chinoise ses rameaux à la lumière.

Ce fut sans doute un arrière grand-père qui prit ce cliché double en 1920. Une plaque de verre destinée à un Vérascope en fait. La teinte sépia accentue l'impression de douce quiétude de ce moment, juste quelques heures avant le couché du soleil.

Prendre place en ce lieu. Se lover au coeur de ce tronc. Ressentir les vibrations de l'arbre résistant au vent du large. Et contempler un temps la mer au balancement immuable...

dimanche 16 mars 2008

Envoyé special : Aborigènes, la fin des rêves [1]

Envoyé special : Aborigènes, la fin des rêves [1]
Vidéo envoyée par enzo564

Quelques extraits de l'émission de France 2 la semaine dernière sur "Aborigènes la fin d'un rêve", avec deux vidéos mise en ligne.

"Ils sont la mémoire et le premier argument touristique de l’Australie moderne. Mais aujourd’hui les 400.000 aborigènes et leur culture millénaire sont à la dérive. L’alcoolisme, additionné à la pauvreté et au désœuvrement font des ravages. Alors, il y a quelques mois, le gouvernement fédéral a lancé une gigantesque opération militaire et sanitaire. Il s’agit officiellement de sauver les aborigènes d’eux-mêmes et souvent malgré eux : l’alcool et la pornographie leur sont désormais interdits. Les communautés indigènes sont plus que jamais surveillées, encadrées par des Australiens blancs. Opération humanitaire ou triomphe de deux siècles de colonisation et d’assimilation ? Emmanuel Ostian et Gilles Jacquier sont partis à la recherche de ce peuple enraciné dans ses terres et ses légendes. Le rêve y est le fondement de tout : c’est l’histoire de la création du monde. Mais il est en train de disparaître…"

Envoyé special : Aborigènes, la fin des rêves [2]

Envoyé special : Aborigènes, la fin des rêves [2]
Vidéo envoyée par enzo564

Quelques extraits de l'émission de France 2 la semaine dernière sur "Aborigènes la fin d'un rêve", avec deux vidéos mise en ligne.

"Ils sont la mémoire et le premier argument touristique de l’Australie moderne. Mais aujourd’hui les 400.000 aborigènes et leur culture millénaire sont à la dérive. L’alcoolisme, additionné à la pauvreté et au désœuvrement font des ravages. Alors, il y a quelques mois, le gouvernement fédéral a lancé une gigantesque opération militaire et sanitaire. Il s’agit officiellement de sauver les aborigènes d’eux-mêmes et souvent malgré eux : l’alcool et la pornographie leur sont désormais interdits. Les communautés indigènes sont plus que jamais surveillées, encadrées par des Australiens blancs. Opération humanitaire ou triomphe de deux siècles de colonisation et d’assimilation ? Emmanuel Ostian et Gilles Jacquier sont partis à la recherche de ce peuple enraciné dans ses terres et ses légendes. Le rêve y est le fondement de tout : c’est l’histoire de la création du monde. Mais il est en train de disparaitre…"

jeudi 13 mars 2008

Aborigènes, la fin des rêves

A ne pas manquer ce soir dans l'émission "Envoyé Spécial", un reportage sur "Aborigènes, la fin des rêves", réalisé par Emmanuel Ostian et Gilles Jacquier. RDV à 20h55 sur France 2, ce jeudi 13 mars.

"Ils sont la mémoire et le premier argument touristique de l’Australie moderne. Mais aujourd’hui les 400 000 aborigènes et leur culture millénaire sont à la dérive. L’alcoolisme, additionné à la pauvreté et au désœuvrement font des ravages. Alors, il y a quelques mois, le gouvernement fédéral a lancé une gigantesque opération militaire et sanitaire. Il s’agit officiellement de sauver les aborigènes d’eux-mêmes et souvent malgré eux : l’alcool et la pornographie leur sont désormais interdits. Les communautés indigènes sont plus que jamais surveillées, encadrées par des Australiens blancs. Opération humanitaire ou triomphe de deux siècles de colonisation et d’assimilation ? Emmanuel Ostian et Gilles Jacquier sont partis à la recherche de ce peuple enraciné dans ses terres et ses légendes. Le rêve y est le fondement de tout : c’est l’histoire de la création du monde. Mais il est en train de disparaître…" Source : France 2

lundi 10 mars 2008

Premiers pas d'une collection d'art aborigène

© Barbara Long Kngwarreye, Utopia. 175 x 150 cm.

Suite au billet "Badinage de collectionneur...", je souhaite vous présenter d'un coup, quelques peintures et objets aborigènes collectées sur ces dernières années. Bien souvent des visiteurs du blog me disent avoir des difficultés à parcourir cette section d'une traite, étant peu familiers avec une navigation chronologique ou par l'usage des mots clefs.

Message entendu. Sous la forme d'une "liste à la Prévert", voilà près de 40 oeuvres rassemblées sur le blog, avec à chaque fois une illustration, une présentation et de temps en temps vos commentaires enthousiastes ou érudits.

Un billet sans image reste bien souvent austère. A l'occasion de cette publication, j'aimerais donc mettre en avant une oeuvre de l'artiste aborigène Barbara Long Kngwarreye, pas très connue, dont le travail est ici formidable à la fois par la complexité des sens suggérés, et la taille de la toile, autour de 170 x 150 cm. Elle fut également présentée dans un billet du blog en janvier 2007.

Vous pouvez choisir les billets en fonction du sujet. L'idéal est de commencer par la fin.
Ou bien vous pouvez ouvrir une grande partie des messages sur une page, les uns à la suite des autres. Pour cela il vous suffit de cliquer ici, puis en bas de page, de cliquer sur "messages plus anciens" pour visionner la suite.

Bonne découverte ou re-découverte.
Je vous souhaite une excellente semaine.

vendredi 7 mars 2008

Un outil "passeur" de mémoire

© Collection privée BROCARD II.

Depuis 30 ans ce silex m'accompagne. Tel une simple au pierre au début. Puis comme un point d'interrogation au fil des ans. Une sorte de question sur les origines. Une invitation au rêve, à la découverte des premiers hommes.

Il me fut donné par mon père à l'occasion d'un retour d'une mission en Algérie. Un beau cadeau, riche de sens, bien au-delà des souvenirs d'aéroport dans les années 70. Il fut trouvé à l'occasion d'un jogging en plein Sahara, autour des puits de pétrole de Mereksen.

Cet objet tout droit sorti du paléolithique joua sans doute un rôle dans ma passion pour le monde des objets, comme un témoin, un outil "passeur" de mémoire, un passeport pour l'histoire.

Il convenait de le manier avec précautions tant la lame est coupante. Le fil accentué devait permettre de dépiauter une bête, de découper un os pour en récupérer la moelle. La prise en main est toujours idéale aujourd'hui, comme un outil bien pensé par d'autres hommes il y a plus de 150 000 ans.

Mesures de grain et doléances, de la France au Yemen

Il fut un temps où chaque province avait ses propres mesures pour vendre ou acheter des grains. Où chaque Seigneur décidait de son étalon pour les taxes en fonction de sa cupidité... Où chaque meunier prennait quelques libertés pour pondérer l'efficacité de son labeur.

En France, les cahiers de doléances de 1789 conduisirent le peuple à réclamer plus d'équité quant aux jeux des mesures. Les exemples et citations sont édifiantes.
«L’ordre de la noblesse qui possède des biens à l’infini, loin de nous soulager, ne cherche que les moyens de nous accabler et de nous ruiner[...] On ne connaît point le poids ni la mesure des boisseaux avec lesquels les messieurs seigneurs perçoivent leurs rentes. Tel seigneur a un boisseau qui contient six mesures, tel autre sept, tel autre huit», demandait le Tiers Etats dans la région d'Angers.
«C’est enfin dans les marchés que les grainetiers s’entendent à verser les grains dans les mesures avec tant de légèreté que même la contenance ne peut s’y trouver», rajoutait le peuple dans la région d'Angoulème.

Dans d'autres régions du monde, les enjeux s'avéraient de même nature comme le souligne cette mesure à grain collectée au Yemen. L'écriture gravée dans le bois est particulièrement fine et travaillée toute en boucles et déliés. Le bois fragile, sans doute un coeur de palmier, a été renforcé par un cerclage en fer garantissant un usage plus pérenne.

De belles mesures à grain européennes au Musée du MEG à Genève.

mardi 4 mars 2008

Rêver et rencontrer Babylone...


Avant d'arriver à Babylone, notre imagination battait la chamade. Nous rêvions de ce nom mythique attaché à l'histoire du monde. Cette rencontre avec cette ville nous semblait presque improbable. C'était pour une partie d'entre nous, un peu comme si un des patriarches de la Bible se présentait devant nos yeux, dans un délire anachronique.
Des images habitaient notre pensée. Celles de tableaux anciens représentant la Tour de Babel. Celles merveilleuses, idéalisées, des jardins suspendus. Celles étranges, toutes pointées vers le ciel, des temples sacrés formant ziggourats.

Aller à Babylone, revenait également à conjuguer les mythes des illustres figures au pluriel. La mort du Grand Alexandre dans les murs de la ville, le 13 juin -323. Il avait 33 ans. La transformation de la Cité par l'inoubliable Nabuchodonosor, qui offrit au monde d'autres joyaux comme la porte d'Ishtar, aujourd'hui à Berlin...

Comme un livre maintes et maintes fois recommandé, nous prenions le risque de tant idéaliser le lieu... que la déception pourrait être au rendez-vous. Il n'en fut rien. Certes il ne reste de la Tour de Babel qu'un immense trou béant. Les Ziggourats ont fondu, éprouvées par l'humidité rongeant leurs briques crues d'argile. Les jardins suspendus furent peut-être construit dans la ville de Ninive, toute proche... Mais d'immenses champs laissent encore deviner les restes adoucis des murs de cette Cité d'exception.


Saddam Hussein fut inspiré par le lieu. Il reconstruisit une partie du palais avec des briques chiffrées à son nom, comme Nabuchodonosor en son temps avait osé inscrire "Moi, Nabuchodonosor j'ai réalisé ce qu'aucun roi n'avait jamais fait..." en lettres cunéiformes sur quelques murailles.
Saddam fit également édifier sur une colline dominant l'Euphrate et la Cité, un des palais dont il avait le secret, et qu'il multipliait aux points cardinaux de sa dictature. Nous n'avions pas l'autorisation de prendre ce cliché. Avec un zoom et quelques ruses j'essayais de saisir cet édifice moderne rompant avec le côté intouchable du lieu.

La luxuriance de la végétation contraste nettement avec le désert si proche et laisse entrevoir ce que fut cette ville hier, carrefour de cultures, de civilisations, à la richesse légendaire.
L'eau si proche avec l'Euphrate, indispensable à la vie conduisit également la ville à sa perte.

L'homme ne pouvait impunément arroser, et arroser encore pendant des siècles sur une terre brûlée par le soleil. L'évaporation laissait sur le sol de multiples sels minéraux. L'irrigation apportait l'eau mais ne lessivait pas la surface comme lors des crues en Egypte. En profondeur, de chlorures en chlorures, la terre devenait impropre à l'agriculture. Ce fut un lent déclin. Il pourrait inspirer des expériences d'irrigation menées aujourd'hui en Libye ou ailleurs.

Les chantiers de fouille restent considérables à Babylone. A la croisée des rues, nous trouvions encore en 1997, des briques portant des cartouches cunéiformes, des restes brisés des murailles en terre cuite vernissée, d'un bleu lapis-lazuli profond... Longtemps encore cette ville fera rêver les hommes. Comme cet après-midi, où nous lisions au bord de l'Euphrate les textes de l'ancien testament dédié à cette capitale. Des phrases si anciennes, presque poétiques, déconnectées du réel, prenaient vie sous nos pieds, enracinant cet ouvrage.

technorati tags: