Ecorce de Kay Lindjuwanga, Maningrida ©.
© Collection privée Brocard-Estrangin
Cette écorce peinte par Kay Lindjuwanga, épouse de John Mawurndjul me fascine par le mouvement que les rayures (Rarrk) introduisent sur cette oeuvre.© Collection privée Brocard-Estrangin
Avec cette combinaison unique d'ocre, de jaune, blanc et noir, tel un tartan écossais, la famille de John imprime sa marque, et révolutionne les codes de la région de Maningrida.
Nous sommes face à une rupture, digne des grands maîtres qui réinventent un art traditionnel. Une façon nouvelle de peindre. Presque une école de peinture tant John enseigne depuis quelque années ces nouvelles techniques à sa famille dont comme içi sa femme Kay.
Les Rarrk restent mystérieux et représentent sur cette oeuvre le pouvoir Mardayin associé aux plantes des marais. Lors des cérémoies ils sont peints sur le corps des initiés.
Sur cette écorce le bord noir représente la limite virtuelle du corps avec au coeur de la peinture de nouvelles nuances pour éviter de révéler les motif secrets au public.
Le jeu circulaire au centre suggère les lumières bleues luisantes (dangarrk) dans l'eau des marais, et des associations avec les bulbes du nénuphars. Dans la cérémonie du Mardayin, les cercles peuvent également représenter les sources d'eau douce avec un mouvement profond qui pousse à partir d'un rocher central l'eau vers le haut, accompagné par la force du rêve du Corbeau.
J'aime beaucoup cette oeuvre, sa dynamique, son caractère inventif, innovant et le grand moderniste d'une peinture aux limites de l'abstraction avec toutefois une grande force spirituelle. Elle répond en écho à une autre oeuvre de John Mawurndjul déjà présentée sur le blog et à cette autre écorce de Kay dans le même esprit.
Plus d'informations :
- Maningrida art community
- "Crossing Country : the alchemy of the western Arnhem Land Art".
- "Au centre de la terre d'Arnhem : entre mythe et réalité", Juin 2001
Photo with courtesy of Maningrida art
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