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jeudi 7 avril 2011

Un souffle d'activité dans l'Oasis de Timia

© Photo de l'auteur du blog
Oasis de Timia, Aïr au Niger

Pierre volcanique et chaleur implacable règnent dans ce monde désertique de l'Aïr.
Sur cette natte en palmier, la lumière éclaire et sèche ces cœurs de tomate.
La vie est suspendue à l'eau fossile extraite par les pompes. Les moteurs à pétrole ont progressivement remplacé les poulies et le travail itératif des chameaux.

La nappe phréatique contient encore un or bleu éphémère. Les engrais généreusement donnés par l'occident enrichissent la terre mais ruinent les réserves potables. Un souffle d'activité s'installe ici un temps dans cet Oasis de Timia.

dimanche 19 octobre 2008

Appel du désert

Les dunes de sable dans l'Akkakus, Libye, by Bertrand.

Appel du désert...
Suivre ces courbes. Enfoncer ses pas dans le sable. L'entendre chanter dans son écoulement. Observer de loin les lignes parfaites. Irrésistiblement s'en rapprocher. Les contempler juste devant soi, sans se retourner. Longer le fil de cette dune éphémère, en mouvement permanent, indiscible, très bientôt recomposée...

mardi 15 janvier 2008

L'appel du désert en Mauritanie


Aujourd'hui la Mauritanie se ferme peu à peu aux étrangers. Il y a presque 7 ans, cette partie du Sahara fut mon premier désert de sable, à l'infini.
Ce jour là, je suivais notre guide, en tête.

Je fus fasciné par ces dunes galbées, ourlées par les ombres du soir. Je fus aspiré par ces premiers pas juste devant moi, face à l'immensité. Je fus happé par ces creux révélant tous les trésors du Sahara, gardés dans leur écrin de sable depuis des millénaires : silex taillés, coquille d'autruche, tessons de poteries...

Aujourd'hui quand je revois cette photo, ces espaces intactes, retentit l'appel du désert... Puissent les peuples nomades continuer d'accueillir sur leurs terres.

vendredi 11 janvier 2008

Jeux de pierre au Sahara

Le Sahara réserve de multiples surprises, cache des joyaux dans les massifs les plus reculés. Certains sont des créations humaines comme les peintures présentées hier. D'autres rassemblent des espèces endémiques emprisonnées depuis des millénaires dans une guelta, comme au Tchad avec les crocodiles miniatures.

Sur cette photo, c'est tout simple, tout autre. Nous n'avons que la pierre brute, mais quelle pierre. Des couches sédimentaires juxtaposées en vagues aléatoires. Des oxydes complexes, jaune, rose, rouge, bleu, blanc, orange alternent entre eux, joue avec notre regard, développent une composition étonnante.

Miracle de la nature. Subtilités des couleurs. Je fus fasciné par cette oeuvre du grand Artiste, abandonnée dans le Sahara Libyen. Des années plus tôt, j'observais des teintes comparables à des kilomètres de là dans les monuments funéraires de Petra.

mercredi 9 janvier 2008

Les oeuvres d'art préhistoriques des peuples nomades du Sahara

Dans cette grotte du Sahara, cet homme rouge vous accueille depuis plus de 6000 ans. Il est également une invitation à découvrir d'autres peintures rupestres photographiées en Libye il y a quelques années, sur un parcours de plus de 140 km. Sont-elles répertoriées ? Ont-elles donné lieu à des études plus approfondies ? Difficile de le savoir. Visite en couleur chez un peuple de pasteurs.

Les yeux sont absents, les paumes ouvertes, le mouvement des bras évoque les pattes d'une grenouille. La disposition des genoux suggère une vue de dos. Blanc, jaune, ocre, ce trio de couleurs offre une certaine présence à ce chaman, invoquant peut-être les esprits.

Autre époque, autre style. La grande finesse d'exécution de ces bovins dans leurs robes rouge et blanche renforce le mouvement d'ondulation du pas du troupeau.

Quelques moisissures grignotent du terrain sur ces peintures d'une autre race de bovidés. Les cornes sont élancées comme les ailes d'un aigle. L'artiste affine le trait. On peut distinguer les chairs du cou, l'effet galbé des pattes, le mouvement d'une oreille...


Immenses corps allongés. Juste un bras en guise d'au revoir. L'autre semble replié derrière une toge stylisée en forme de vague ocre. Il y a une dimension hiératique, un port altier, une figure fière. La peau semble blanche au coeur de cette Afrique. Nous sommes des millénaires en arrière. C'est étrange. Troublant. Comme un peuple perdu, oublié, ils vous saluent au passage.

Les formes rondes ont cédé la place à des effets géométriques plus marqués. Les lignes du corps sont habiles sur l'animal de gauche. Le train arrière plus petit donne comme un effet de perspective bien longtemps avant notre Moyen-Age.

Les teintes blanches s'effacent et laissent progressivement la place à la pierre. Elles témoignent encore du talent de cet artiste anonyme. Il a joué avec la matière et une seule couleur, invitant la teinte du fond à dessiner les tâches de la robe.

Simplicité extrême des formes. Ces hommes sans bras, aux jambes démesurées, expriment comme la prédominance de la marche, mouvement essentiel pour un peuple nomade. C'est minimaliste et porteur du message d'itinérance.


J'admire le mouvement des cornes de gauche. Une parenthèse sur un autre monde oublié. Un clin d'oeil blanc subtil à l'autre bovidé de droite.


Dans la transparence de la peau de l'animal de gauche on devine les angles dessinés par les hanches et un travail de perspective au niveau du pis . La tête est minuscule, comme les pattes. Seul le corps semble mis en avant, comme une valeur porteuse, comme un élément nourricié intéressant, à l'image des oeuvres aux rayons X de nos cousins d'Australie.

Vétues de robes, la croupe bien arrondie, un sorte de châle autour du cou, armées de leurs calebasses, ces femmes tiennent un concert. On entend une musique d'avant l'écriture, balancée par un rythme entraînant. Un maître de cérémonie sur la droite, est coiffé d'un masque avec quelques plumes d'autruche. La forme devant lui, mystérieuse apparait comme de même facture. On y devine un corps allongé, le corps distendu, un ventre important. S'agirait-il d'un accouchement ?

Le niveau atteint par cette oeuvre est tout à fait remarquable. Il n'y a plus rien de primitif. Les formes sont d'une extrême finesse. Observez l'ourlet dessiné par la queue.

Un animal allongé sur la gauche, d'autres en mouvement ou simplement posés comme en surimposition, les effets s'ajoutent, les époques se confondent, comme dans un élan créatif incontrôlable. Au milieu du beuglement des bovins deux hommes marchent d'un pas alerte mais curieusement regardent an arrière, dans un effet de contradiction surprenant.

Gravures, peintures, pochage, la couleur ocre domine. Les troupeaux furent nombreux à cet endroit. Cet Akkakus Libyen dut être une zone réputée de pâturage. Je reste surpris à nouveau par les figures géométriques qui habillent le ventre de l'animal central. Figures cabalistiques, itinéraire d'un peuple, marque de propriété, traits de coupe sacrés de la viande... Le mystère persiste.

Le maître et son plus fidèle allié, le chien, cela dure depuis plus de 17 000 ans. L'homme ici est sans doute beaucoup plus jeune. A peine a-t-il quelques milliers d'années, autour du temps du Néolithique. Le mouvement est ample, aérien, on imagine qu'il interpelle un troupeau imaginaire armé de son bâton. Il semble vêtue d'une simple tunique à l'image des égyptiens des années plus tard. Son visage, sa tête est absente, seul le corps nous parle.

La figure centrale me fait penser à des représentations d'autres tassilis, présentées par l'explorateur et archéologue Henri Lhote : les têtes rondes. Une dimension plus cérébrale, presque spirituelle se construit dans cette large boite crânienne.

Cette girafe blanche joue avec la teinte bleue de la pierre et semble ainsi traverser une rivière, ses pattes à demi estompées par l'onde froide.

Absence de perspective dans ce petit bouquetin. La corne des sabots n'a volontairement pas été peinte en rouge. Cerclée d'un fin liseret ocre elle adopte la couleur brute de la pierre.
Cet animal devait être vénérable tant son buste a été relevé par une toison blanche abondante, partant de la tête, et soulignant les lignes du corps jusqu'à l'arrière train.


Quel mouvement. Nous sommes des observateurs privilégiés de cette chasse aux bouquetins et autres félins. Les jambes de l'homme sont graciles comme à peine perceptibles dans le feu de la course.

Les girafes sont aujourd'hui si loin de ce désert, à des milliers de kilomètres. Celle-ci est restée sur cette paroi, seule, unique dans sa robe tâchée de fine billes orangées. Le jeu croisé de ses pattes imprime comme un mouvement à la figure. Une sorte de dynamique éternelle et gracieuse.

Fin de la série sur ce périple en Libye. Ce fut un des plus beaux parcours au Sahara. Un voyage exigeant avec 8 heures de marche. L'occasion de vivre et rencontrer le pays comme les nomades et pasteurs d'hier.

Le saviez-vous ? En cliquant sur les photos, dans chaque nouvelle du blog, vous avez la possibilité de les agrandir, et d'y observer plus de détails.


mardi 8 janvier 2008

Ivresse du désert de Libye

Avez-vous déjà ressenti cette ivresse du désert ? Un enthousiasme brûle votre ventre, donne des ailes à vos pieds. Captive votre regard, gourmand, insatiable, face à ces immenses espaces, pendant des heures sans aucune lassitude. Les sens sont en alerte...

Passer la main dans le sable, chaud en surface, puis plus frais et enfin très légèrement humide à quelques centimètres. Se laisser tomber, comme un tonneau. S'abandonner. Mouvement du corps, roule et roule jusqu'au pied de la dune. Descendre de la crête, vite, plus vite, pour précéder la coulée de sable qui accélère. Ecouter le chant des éléments, de ces milliards de grains qui rouspètent...

Les impressions sont multiples. Le premier désert, comme un premier baiser, reste inoubliable. Une rencontre marquante qui éveille et invite à bien d'autres RDV.

Je regarde le sol, fasciné par les mouvements imprimés par le sable. Vue du ciel, vue de terre, on ne sait. Le plus petit grime l'immensité. Sans échelle les mètres se fondent en kilomètres et nous pourrions chausser nos bottes de géant.


Contraste des lieux. Ombre et clarté. Surface lisse et crènelée soulignent une ligne sinueuse presque parfaite.


Le sable livre ses mystères. Un chaman en transe y verrait des hordes de serpents. Je comprends ces artistes aborigènes qui en d'autres lieux lisent le sol.


Et tout à coup, face aux caprices du vent, une ride se termine. Abandon d'une ligne de vie...



Les sommets plus lointain de l'Akkakus sont repris sur cette dune. Le grand Artiste les dessine, arrête son oeuvre, laisse le sable reprendre une forme plane, puis reprend ses caprices...


Il y a du volume, de la matière, des rondeurs se dégagent de la partie gauche puis s'adoucissent.



Sable ou tableau, je ne sais plus. Eclairs. Sinuosités. J'aurais aimé l'inventer sur une toile.


Le vent contourne la falaise, s'engouffre dans les creux. S'élève sur ces premières dunes et répète, révèle tel un mirage les massifs tout autour.

Du creux, vers la cime, les formes s'aiguisent, deviennent de plus en plus tranchées, dans les contrastes du soir.


Jeux des teintes du sable, du gris cendré, jusqu'au blanc nacré de lignes d'écume. Les océans se rencontrent.

P.S. : Ces photos furent prises en 2004 lors d'un Trek en Libye, dans le massif de l'Akkakus au Sahara. Je les retrouvais stockées sur CD, à l'occasion du déménagement de mon bureau et ne puis attendre pour les partager, face à cette soif du désert.

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jeudi 6 décembre 2007

Les lueurs de la cérémonie du thé Touareg

Ce soir là dans le Sahara Algérien, il faisait bien froid. Pas plus de 4°c. Le silence régnait après cette longue journée de marche. Seul le feu crépitait. La réserve de bois bien maigre ne permettrait pas d'en profiter longtemps. Aussi la cérémonie autour du thé s'avérait vraiment la bienvenue.

Certains hésitaient à le prendre car l'heure était tardive. Il était pourtant préparé avec soin par nos amis Touaregs. Amer, doux, très sucré... Les gourmands attendaient la dernière tournée.
La scène me semblait magnifique. Un peu comme un moment suspendu dans une vie. Tel ce geste, calme, précis, du filet de thé qui se nourrit de l'air.

Je tentais de prendre une photo sans flash, sans pied, pour garder la lumière de cet instant. Pas simple. Les Touaregs acceptaient volontiers sachant que la faible lumière n'atteindrait pas leur visage d'ailleurs largement cachés. Il est tellement étonnant que ce peuple si fière, si courageux, soit à la fois si timide.

La cérémonie du Thé fait partie de leur tradition. La chaleur de celui-ci, même en plein cagnard aide à transpirer et donc à refroidir le corps quelques temps après. C'est donc un must en plein désert. Cependant le thé n'est probablement pas très ancien dans ces régions. Introduit progressivement par les anglais sur ces terres arides, il aurait tout au plus 150 ou 200 ans.

Je cherchais un appui pour la photo. Par terre, couché sur le sol, accoudé, finalement, je fis une mesure spot sur le coeur du feu pour capter le maximum de lumière et limiter l'effet flou.

lundi 3 décembre 2007

Plantes médicinales du Sahara

Nous sommes aux confins du désert. Les médicaments sont rares. Si ce n'est inexistant. Trop onéreux. Non distribués dans ces régions si éloignées. Peu recommandés en l'absence de médecins. Oui, c'est un peu le bout du monde. La persistance d'une autre culture. Celle des guériseurs, des chamans, de cette lecture intime de la terre et de ses ressources.

Sur un marché de campagne au Niger, je croisais un guériseur vendant quelques herbes médicinales. Il ne parlait pas Français, ni anglais. La communication était difficile. A l'aide d'un recipient en verre je lui mimais le nombre de portions d'herbe que je souhaitais. Il prit un de ces petits sacs en plastique qui inonde l'Afrique et commença à les remplir.


Je ne connaissais pas ces plantes. La seule chose qui me guidait était l'odeur. Celle qui apparaissait en froissant les feuilles. C'était un moment assez étonnant. L'occasion de toucher le savoir ancestrale des vieilles femmes du désert. Des récoltes organisées, dans les temps morts, au détour du pâturage des bêtes. Ce petit manège attira un peu l'attention. Quelques personnes se rapprochèrent dont un francophone. Je lui demandais le nom de ces herbes ? Quelles étaient un peu les vertus médicinales de chacune ? Il ne pouvait répondre. Le marchand non plus. C'était le domaine des femmes. De la grand mère des familles.
Il consentit cependant à noter la transcription phonétique de ces végétaux.

"Teyiss", "Tifilkiss", "Tezaragadé", "Mananan"... Ces mots résonnent et racontent l'histoire d'une autre façon de vivre, en harmonie avec la nature.
Ils me rappelaient également ces médecins opportunistes d'aujourd'hui, parcourant la planète à la recherche du savoir des chamans. Sans écoute, sans attention, juste pour capter les substances actives des plantes, breveter, puis marchandiser ce savoir commun de l'humanité, qu'il nous reste à nous, à redécouvrir.