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vendredi 18 janvier 2008

Un bijou carrefour de civilisations

Cet objet souligne la rencontre de différents univers. La pierre a été travaillée, polie, lustrée par des années d'usage. Elle fut une hache, outil ou objet votif des peuples disparus du Sahara.

Des millénaires après le néolithique, la finesse du grain invite un artisan Touareg à la sertir. Une autre culture nomade offre une nouvelle vie à l'objet. L'objet devient presque carrefour de civilisation, machine à remonter le temps.

Argent, et cuivre jaune enserrent la hache dans un jeu complexe de motifs géométriques. L'ensemble suggère comme un petit personnage doté d'une tête en forme de boucle, d'un buste ciselé, d'un large boubou sombre marqué par la pierre. Au dos figurent des caractères Tamatchek accompagnés d'une étoile à 6 branches.

L'objet a quitté le monde des outils et s'affiche désormais comme un bijou doté d'une dimension supplémentaire, symbolique, comme un gri-gri avec une portée magique.

Une combinaison de symboles, des interactions sur des millénaires, des correspondances entre peuples nomades... Autant d'éléments porteur de sens, donnent de la profondeur à cet objet. Je n'hésitais plus et proposais d'acheter ce bijou porté par un Touareg dans les rues d'Agadez.

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jeudi 6 décembre 2007

Les lueurs de la cérémonie du thé Touareg

Ce soir là dans le Sahara Algérien, il faisait bien froid. Pas plus de 4°c. Le silence régnait après cette longue journée de marche. Seul le feu crépitait. La réserve de bois bien maigre ne permettrait pas d'en profiter longtemps. Aussi la cérémonie autour du thé s'avérait vraiment la bienvenue.

Certains hésitaient à le prendre car l'heure était tardive. Il était pourtant préparé avec soin par nos amis Touaregs. Amer, doux, très sucré... Les gourmands attendaient la dernière tournée.
La scène me semblait magnifique. Un peu comme un moment suspendu dans une vie. Tel ce geste, calme, précis, du filet de thé qui se nourrit de l'air.

Je tentais de prendre une photo sans flash, sans pied, pour garder la lumière de cet instant. Pas simple. Les Touaregs acceptaient volontiers sachant que la faible lumière n'atteindrait pas leur visage d'ailleurs largement cachés. Il est tellement étonnant que ce peuple si fière, si courageux, soit à la fois si timide.

La cérémonie du Thé fait partie de leur tradition. La chaleur de celui-ci, même en plein cagnard aide à transpirer et donc à refroidir le corps quelques temps après. C'est donc un must en plein désert. Cependant le thé n'est probablement pas très ancien dans ces régions. Introduit progressivement par les anglais sur ces terres arides, il aurait tout au plus 150 ou 200 ans.

Je cherchais un appui pour la photo. Par terre, couché sur le sol, accoudé, finalement, je fis une mesure spot sur le coeur du feu pour capter le maximum de lumière et limiter l'effet flou.

dimanche 6 mai 2007

Alphabétisation des peuples du désert


Ils sont plus de 60 enfants en pension, à de longues distances des cases de leurs familles, ou de leurs parents nomades sur les routes du sel. Apprendre. Devenir acteur dans la Cité. Prendre des responsabilités. Se faire entendre. Défendre sa cause avec verve. L'alphabétisation est un enjeu majeur pour chaque peuple et plus particulièrement encore pour les cultures opprimées.

Les lettres si dérisoires dans une culture orale. Fragiles dans des environnements hostiles. Résistant si peu aux sables, aux intempéries, aux manques de surfaces appropriées, prennent tout de même forme sur les tablettes de bois. Les enfants les dessinent à l'aide de leur baguette souple et couchent avec hésitation puis de plus en plus habilement leurs textes.

Leurs calams deviendront les armes d'un noble combat. Celui de la reconnaissance des hommes du désert. En Mauritanie, au Niger, tout autour du Sahara, ces tablettes de bois soulignent la fragilité des efforts d'alphabétisation, de cette aspiration légitime d'un peuple Touareg, souvent réprimée par les états limitrophes. Tant l'écriture, la trace, le niveau d'éducation devient un risque pour les hommes au pouvoir.

Mais ces 60 enfants rêvent tous d'apprendre avec les moyens dérisoires des écoles du désert. Ils dorment à même la terre battue dans une petite pièce, avec juste une petite couverture pour se couvrir quand le froid tombe.

vendredi 5 janvier 2007

Touareg, noblesse d'un peuple abandonné

Fin du jour après huit heures de marche en Libye. Le groupe devient vaisseau des sables. Rythme régulier. Silence partagé. Entre bleu glacé et grain safrané.

Le sable cache à peine ses richesses. Aux creux des dunes, sur les crètes des wadis, l'homme nomade a ponctué son passage.

La pensée a transformé la pierre. La finalité commande la confection. Le silex taillé apparaît et se transforme sur des milliers d'années. Les meules polies sont emportées en tous lieux. Elles offrent au passant leur peau douce, la mémoire du geste et terminent l'immense cycle de nos premiers outils.

Derrière la dune se trouve le lieu du campement. Notre ami touareg nous attend marquant le lieu de son baton. Comme un ancrage dans cette mer ambrée.
Il ne nous révèlera jamais totalement son visage, estompé par son chèche.
Son regard croisait à peine les nôtres. Il accepta juste cette photo éloignée. Dans l'effacement du paysage. Portée par ses éléments. Affirmant la noblesse d'un peuple "abandonné".