Fin du jour après huit heures de marche en Libye. Le groupe devient vaisseau des sables. Rythme régulier. Silence partagé. Entre bleu glacé et grain safrané.
Le sable cache à peine ses richesses. Aux creux des dunes, sur les crètes des wadis, l'homme nomade a ponctué son passage.
La pensée a transformé la pierre. La finalité commande la confection. Le silex taillé apparaît et se transforme sur des milliers d'années. Les meules polies sont emportées en tous lieux. Elles offrent au passant leur peau douce, la mémoire du geste et terminent l'immense cycle de nos premiers outils.
Derrière la dune se trouve le lieu du campement. Notre ami touareg nous attend marquant le lieu de son baton. Comme un ancrage dans cette mer ambrée.
Il ne nous révèlera jamais totalement son visage, estompé par son chèche.
Son regard croisait à peine les nôtres. Il accepta juste cette photo éloignée. Dans l'effacement du paysage. Portée par ses éléments. Affirmant la noblesse d'un peuple "abandonné".
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