© John Mawurndjul, Maningrida.
© Collection privée Brocard-Estrangin
Ce soir, j'aimerais vous présenter un immense artiste. En tous les cas très médiatisé en ce moment. Au coeur du projet du quai Branly : le grand John Mawurndjul. Un sage aborigène de la communauté de Maningrida qui a également réalisé la colonne peinte et le plafond de la librairie du musée du Quai Branly, rue de l'université à Paris. Et fut reçu il y a peu de temps par Jacques Chirac à l'Elysée.
© Collection privée Brocard-Estrangin
Ce soir, j'aimerais vous présenter un immense artiste. En tous les cas très médiatisé en ce moment. Au coeur du projet du quai Branly : le grand John Mawurndjul. Un sage aborigène de la communauté de Maningrida qui a également réalisé la colonne peinte et le plafond de la librairie du musée du Quai Branly, rue de l'université à Paris. Et fut reçu il y a peu de temps par Jacques Chirac à l'Elysée.
Cette écorce d'Eucalyptus peinte reprend le grand Rêve du serpent Arc en Ciel. Les motifs sont simples et croisés. Le mouvement subtil et modéré. Le centre comme un point de fuite représente le trou d'eau, au coeur de toute vie, grâce auquel tout est possible dans le Bush. Discrètement au sein de celui-ci se love le serpent Arc en Ciel, au plus profond de cette source de vie, invisible mais toujours présent pour l'éternité.
L'enchevêtrement des hachures ou Raark, selon quatre couleurs rituelles : ocre, noir, blanc, orange; à l'image des tartans écossais, représente la "famille de peau" de l'artiste. Ces combinaisons suggèrent le lieu, les marécages et chemins conduisant à la source. Un parcours presque initiatique pour retrouver le lieu. La grande finesse dans les traits souligne la maîtrise du geste, de la brindille courbée, sous la pression du peintre, dessinant la complexité et l'harmonie du monde.
La peinture n'est plus simple image, toile plate, mais devient par l'écorce véritable objet, au relief marqué, aux vibrations végétales. Nous sommes aux frontières de la sculpture. Le grain de la matière renvoit aux anciennes cavernes ornées de peintures rituelles. Rien n'est parfait. Les volumes, les creux, les veines de la surface invitent l'artiste à introduire les innatendus de mère nature dans la subtilité de la composition, en donnant le maximum d'effets, en rebond.
Au pied de la peinture se retrouve un Shaman inuit en pierre de savon des années 40. Un peu plus bas, une belle meule portative collectée dans le désert Libyen, avec un grain et une douceur des formes envoutante. Plus en retrait, un petit rouleau de savon de Marseille symbolise les couches de savon épaisses, découpées sur le sol en pain multiples. Aujourd'hui, l'artisanat des savons de Marseille est un peu derrière nous mais vous pouvez retrouver le même esprit en Syrie avec les savons d'Alep.
Références : Shortstgallery, en Australie.
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