samedi 29 septembre 2007

Des outils avec matière extra-terrestre : le verre Libyque

Il y a très longtemps, à une échelle presque infinie à l'échelle humaine, tombait une météorite dans le désert Libyque. C'était quelques 28,5 millions d'années en arrière.
La météorite devait être tellement énorme qu'elle rebondit sur terre. L'impact considérable provoqua la fusion du sable et d'éléments chimiques contenus dans ce corps étranger.

Sur la planète venait d'apparaître le verre Libyque. L'homme apparut bien plus tard. Il fut tout de suite fasciné par cette matière nouvelle, un peu plus résistante que le silex. Il l'utilisa avec succès pour des outils au Paléo ou Néolithique, comme sur cette photo.

Ce verre mystérieux contient du dioxyde de silicium et de l'iridium, probable indicateur d'une origine extra-terrestre de certaines molécules. Les pharaons intrigués l'utilisèrent comme amulette et des mythes commencèrent à se former sur ces gisements du désert et leur naissance. Théodore Monod lança des expéditions pour retrouver sa trace.
Aujourd'hui rares sont les aventuriers qui parcourent ces terres arides souvent interdites, juste à la frontière de la Libye et de l'Egypte.

mercredi 19 septembre 2007

L'émergence d'un artiste aborigène : Daniel Walbidi

Attendre une peinture... C'est bien souvent un terrible moment. L'inquiétude que celle-ci ne parvienne pas à destination. Que la douane toujours zélée bloque le dossier. Pire qu'elle renvoie l'oeuvre, les courriers pour honorer les taxes ayant été égarés. Bref il existe sa part de logistique et tous les tourments autour.
Mais peut-être la plus troublante appréhension est celle de la toute prochaine rencontre avec l'objet. Certes vous l'avez observé sous tous les angles, à travers des photographies, en basse et haute résolution. A l'aide d'outils comme photoshop vous avez même parcouru les plus infimes détails pour être certain avant de décider. Et oui c'est cela internet, les achats à distance. Imaginez, recréer le tangible à travers le virtuel pour forger son opinion, être capable de passer à l'achat.

Et puis voilà. L'heure de la rencontre approche. Un moment presque fébrile où vous déballez le tube, carton ou caisse. Et enfin vous déroulez la toile. Silence. Surprise. C'est enfin l'objet désiré.

Rarement j'ai été déçu. Bien plus souvent sous le charme. Telle une retrouvaille comme si nous nous connaissions depuis longtemps. Puis apprenions ensuite à nous apprivoiser. Car l'art aborigène n'est pas un art facile, immédiat, implicite pour nous occidentaux. Il demande bien souvent une introduction, une progression vers ses différentes dimensions. Certes il y a des coups de foudre immédiats pour un style particulier. Ils seront ensuite vecteurs vers d'autres formes, communautés, jeux de couleurs. Un peu des passeports vers d'autres mondes.

L'illustration choisie pour ce post n'est pas innocente. J'attends cette peinture du jeune artiste Daniel Walbidi, de la communauté de Bidyadanga évoquée dans d'autres nouvelles :
- Innovation et rupture chez les Bidyadangas
- Artistes de Bidyadanga à découvrir


Ici l'artiste évoque sa terre natale et réinvente de façon innovante les codes couleurs de la communauté, avec une palette magnifique autour des bleus, verts, soulignant les nuances subtiles du bord de l'Océan. Un endroit propice à la vie où la communauté de Bidyadanga s'est réfugiée après de terribles années de sécheresse.

Comment se passera cette première rencontre ? ;-)

© artiste Daniel Walbidi, communauté de Bidyadanga

dimanche 16 septembre 2007

La nature s'invite dans l'art


Nous marchons depuis plusieurs heures sur ce petit sentier des Alpes. Les pierres défilent sous nos pieds un peu usés. Le regard s'attarde à peine face à l'effort, au pas suivant, au chemin qui monte inexorablement. Le sac à dos se fait plus lourd. Les toutes petites douleurs encombrent l'esprit comme cette impression de soif. Mais ce n'est rien. Juste le corps en marche.

Nous avons l'impression d'accomplir quelque chose, d'être capable enfin de déplacer notre carapace, de franchir avec légèreté cols et montagnes, comme ces troupeaux en transhumance, en écho à nos anciens vivant de la chasse et de la cueillette.

La marche nous imprime son rythme. Et laisse juste le temps de saisir quelques clichés. Sur cette pierre la nature s'invite dans le monde de l'art. J'y devine un tableau abstrait, un jet de couleur ocre plein de rage. La révolte d'un monde minéral qui s'abime sous les pluies acides. Les lignes secrètes d'un autre message. C'est gratuit et tout simplement beau.

mercredi 5 septembre 2007

Les lichens, véhicules de l'art abstrait

Je dois l'avouer, mon regard change. Ce qui hier m'était indifférent, comme un motif, des couleurs, un détail d'architecture, m'interpelle aujourd'hui. Au détour d'une texture, de la matière destructurée d'une racine abîmée, d'une grille usée d'une bouche d'égout... je m'arrête. Regarde. Laisse glisser la lumière. Et si l'occasion se présente je saisies l'instant.

L'intérêt pour l'art aborigène y est pour quelques chose. Ce fut un peu comme une initiation. Pas la plus simple pour appréhender le monde de la peinture. Avec ses "légions" de motifs, de combinaisons, de paysages vus du ciel, de jeux de couleurs audacieux ou si proches de la terre, sans homme, toujours abstrait. Mais bon, c'est sans doute cela qui a invité le détail et la couleur dans mon regard.

Oeuvres après oeuvres, je rentre en peinture. Comme une visite dans chacune. Une rencontre avec les artistes. Et je me laisse imprégner par le geste et la magnifique création couchée sur le tableau.

Mon regard s'évade encore, aux détours d'un trek dans la vallée de l'Ubaye en Haute Provence. Et découvre sur ces rochers d'habiles compositions de lichens. Les végétaux primitifs déclinent ensemble plus de six teintes douces, marriant habilement un ensemble de gris, vert, blanc crême, jaune dense, et cendres. C'est magnifique. C'est la nature dans toute son harmonie. Une oeuvre d'art vivante rythmée par les millénaires. Et je rêve aux tableaux d'Angelina Kngale Pwerle en Australie.