mardi 29 avril 2008

Ré-inventer le phare d'Alexandrie : de l'anastylose à la création 1/2

Aujourd'hui un projet unique, enthousiasmant, fragile, s'apprête à voir le jour : l'invention du phare d'Alexandrie.
Inventer ? Ce mot pourrait surprendre. Re-créer, relancer, élever... pourrait être comme une hérésie sur le plan archéologique. Comment pourrait-on édifier à nouveau ce qui fut ?
Et pourtant cela reste possible avec une grande rigueur scientifique, en procédant à ce que le métier appelle une anastylose.
Il s'agit de la reconstruction à partir des éléments originaux du phare. Ceux-ci seront repositionnés à l'endroit initial où les blocs étaient situés dans le bâtiment lui-même.

Le phare a disparu au Moyen Age, absorbé par les flots. Il n'en reste plus rien de visible aujourd'hui.
Certains envisagent qu'une partie du fort de Quaitbay serait la base de cette défunte merveille du monde.
D'autres pensent que l'imaginaire reste le seul référentiel acceptable pour l'éternité. Un rêve, une mémoire enfouie, généreuse, exagérée, juste poétique.

Et pourtant le phare est bien là. Enfin une partie. Sous nos pieds. Sous les vagues tumultueuses de la rade d'Alexandrie. Les archéologues plongeurs de l'équipe de Jean-Yves Empereur trouvèrent différents blocs de granit. Après analyses, recoupements, débats... il devenait clair que ces pierres étaient les restes de la grande porte du phare.

Et pourtant tous ces éléments furent disséminées sous l'eau après un tremblement de terre. Aujourd'hui ils servent en partie de sous-bassement au fort du Moyen-Age. Sous terre ou sous mer le phare n'est plus. De toute façon il ne serait donc pas envisageable de le remonter dans son entier.

Cependant, sortir les pierres de l'eau. Elever à nouveau ce qui fut l'entrée rituelle du monument, juste cette porte, son linteau, semblerait possible.
Imaginez-vous demain passer sous cette ouverture de 12 mètres de haut...

Il s'agit d'un projet gigantesque, aux confins de l'archéologie, de la politique, du mythe entretenu d'une des dernières merveilles du monde...

On voyait il y a peu les plans d'anastylose réalisés par Y. Vigouroux à partir des données et travaux de l'ensemble des équipes du CEAlex, ainsi que son projet de Musée du Phare. Ils font tout simplement rêver un simple amateur.

L'idée est belle, fragile, enthousiasmante pour cette ville un peu oubliée et pourtant si attachante. A suivre...

4 commentaires:

Sipane a dit…

Magnifique! Si jamais ils arrivent à le reconstruire, ce serait un rêve qui se réalise. Ailleurs dans le monde on est bien capable d'ériger des constructions qui ont existé il y a longtemps ( en Allemagne par exemple), il n'y a pas de raison que les nouvelles technologies aidant on n'arrive pas à réaliser cette merveille.

Bertrand a dit…

Bonjour Sipane,

Je l'espère également. C'est un superbe projet. Et cela pourrait être un atout pour la ville. A suivre...

ayyam a dit…

Belle idée que ce blog, encore faudrait-il que les infos qui y figurent aient un quelconque lien avec la réalité ! Mr Vigouroux n'est absoluement pas l'inveteur de cette anastylose ; pour le comprendre, il suffit d'aller faire un tour sur le site du CEAlex… il a simplement modélisé, dans un outil 3D informatique, le travail qui est mené sur le terrain depuis 13 ans par une équipe nombreuse, de plongeurs égyptiens, français, espagnols, russes, allemands,… et dix ans de recherche d'une architecte-archéologue qui a permis à Mr Vigouroux d'accèder aux données… un peu de sérieux tout de même !

Bertrand a dit…

Bonjour Ayyam,

Merci pour votre commentaire.
J'ai effectivement découvert avec intérêt tout le travail réalisé par les équipes du CEAlex. Toutes les magnifiques pièces archélogiques présentées déjà aujourd'hui dans le théâtre antique d'Alexandrie...

Cela souligne bien le travail remarquable de Jean-Yves Empereur depuis des années comme je l'indique dans ce message par ailleurs.

L'objet de ce billet était juste de présenter en quelques mots le projet de réalisation et non plus de recherche, ainsi que les plans de Mr. Vigouroux. Chacun pourra y retrouver sans aucun doute sa juste contribution sérieuse.

Merci pour votre visite.
Je vois que vous êtes sans doute impliqué dans ce projet. Je vous souhaite donc bon courage, ainsi qu'à toute l'équipe projet pour qu'enfin celui-ci puisse voir le jour après tant d'années.

Cordialement,
Bertrand