lundi 30 juillet 2007

Artisanat du pain de sucre au Maroc

Nous étions sur les routes du Haut Altlas Marocain. Après 15 jours de marche, l'escapade au sommet du Mgoun (4067 m), nous retournons vers la ville. Dans une vallée un peu oubliée, un artisan travaille le bois pour les habitants tout autour et peut-être pour les grands souks de Marrakech. A son mur quelques vieux objets lui servent peut-être d'exemple pour de nouvelles créations. Dans la pièce, tout au fond, suspendu, je découvre ce vieux marteau pour pain de sucre.

L'objet n'est pas ordinaire. Le manche a été travaillé, incisé de multiples motifs géométriques, profondément dans le bois. Fallait-il l'apprécier ce marteau, lui donner un rôle particulier, au delà de sa fonction. L'ensemble est usé, pâtiné soulignant les veines du bois. On le prend bien en main et l'équilibre du poids donne une idée de la force possible pour casser des petits morceaux de sucre.

Je souligne mon intérêt, tente de négocier. L'artisan rechigne. Il n'est pas à vendre. Pourtant c'est un des objets qui me semble le plus intéressant. J'insiste un peu. L'affaire est conclue.

C'est un beau symbole. Avec son pain de sucre associé il souligne la grande époque du Maroc. Cette richesse apportée par le sucre au XVIIe siècle, plus de 500 ans après son introduction dans le pays. Aujourd'hui remplacé par la betterave sucrière, les champs de cannes à sucre étaient cultivés dans le temps dans les régions de Souss et de Chichaoua.

Les pains de sucre ont disparu de nos étales, seules les montagnes de France et d'Europe en gardent encore la mémoire en portant les noms donnés par les hommes.

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