Il est temps que j'aille refaire un tour à Alexandrie. Cette ville fascine et surprend. On s'attend à y rencontrer des témoignages de l'époque d'Alexandre, des vestiges multiples de l'Egypte antique... Ils sont pourtant très peu nombreux.
Cela laisse un peu désabusé les touristes tant ils voient en l'Egypte un musée à ciel ouvert.
Et pourtant Alexandrie est un vivier extraordinaire. Elle joue avec le temps, et se renouvelle sans cesse, dans son architecture, dans ses métiers, dans sa passion de la connaissance universelle et du partage.
Le charme ourlé de sa baie, la lumière de ce "phare" sur la Méditerranée, invitent à parcourir la ville, ses ruelles, ses marchés souriants jusqu'aux puanteurs du marché aux poissons.
Un peu plus loin se trouve le chantier naval. L'accès est aisé par la plage. Les ouvriers sont à peine intrigués par un photographe occidental. A l'ombre d'un autre vaisseau, le squelette métallique d'un bateau sera bientôt plus charnu et d'une nouvelle peau prendra la mer.
Cette dentelle de métal jongle avec les effets de lumière et offre la liberté surprenante de baguettes suspendues montant vers le ciel. Cela semble léger, aérien, presque fragile.
Difficile d'imaginer demain la coque solide d'un navire dans le bruit assourdissant des outils qui façonnent la matière.
L'ouvrier traverse avec attention le regard fixé sur les poutrelles et étonne sur l'équilibre incertain du frêle esquiffe, aux contreforts absents sur le côté droit.
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