Les blocs de pierre, brûlés de soleil, se détachent de la montagne. Arrondis, comme posés par des géants, ils laissent imaginer un subtil jeu d'équilibre aux règles inconnues. Un rocher aux formes généreuses, tombé au fond de l'oued sonne la fin d'une partie. Un autre disposé sur la crête invite à un autre cycle. Ensemble ils défient les lois de l'apesanteur.
Les arbres ont échappé à la sécheresse des dernières années. Des branches brunies, des épines acérées cachent quelques feuilles minuscules. Aucune branche ne se rencontre à hauteur d'homme. Collectées, arrachées elles sont rassemblées contre le village et dessinent une forêt d'arbustes autour des huttes.
La barrière infranchissable pour les chèvres, coyotes et singes égarés, protège les maisons des larcins. Il y a bien longtemps, nous faisions la même chose dans le Grand Nord : les os des grands mamifères y constituaient une haie protectrice. Plus au sud, les cités lacustres permettaient d'échapper aux intrus. Chez les hommes du néolitique, des traces de pieux marquaient ainsi l'espace.
Murs. Barrières. Claustras. L'humanité n'a de cesse d'inventer les limites de la propriété. Ici ces branches amassées, habilement disposées, ruinent les alentours, détruisent toute végétation. Réserve de bois de chauffe et protection, celles-ci ne dureront que tant qu'il y aura des arbres. Le sablier est en marche !
P.S. : merci à Bernadette pour la photo.
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