Du haut de son un mètre trente, l'esprit Mimih vous accueille, les deux bras suggérés d'une incision latérale, d'un souffle de vie s'échappant de sa bouche arrondie.
Le dessin hachuré, au nom énigmatique de rarrk, se nourrit des couleurs naturelles de la terre d'Arnhem. Enigmatique, cet enchaînement de croisillons souligne les ondulations du corps. Comme un tissage, d'alternances subtiles, codifiées de noir, rouge, orange, les lignes révèlent la signature du clan de l'artiste John Mawunrdjul.
En écho, à quelques pas dans le salon, répond une écorce peinte "bark painting" du même artiste. Au fil des années, l'oeuvre de John Mawurndjul devint abstraite jouant de combinaisons de plus en plus audacieuses et innovantes.
Ses créations contemporaines séduisent de part le monde, comme au coeur du projet architectural du Musée du Quai Branly à Paris, avec le plafond peint de la librairie et une immense colonne ou "hollow log" au tracé complexe et d'une rare finesse.
L'artiste, nomade dans ses jeunes années, n'a rencontré l'homme blanc que plus tardivement. Il se présente volontiers comme un alchimiste, grand témoin des rites, les suggérant bien plus qu'il ne les révèle, tant cela est sacré pour sa communauté Kuninjku.
Au pied de l'esprit Mimih, quelques témoins du néolithique d'un autre continent, avec deux meules portatives collectées dans l'Akkakus, et un biface en silexite du paléolithique, posés sur une malle de voyage du XIXe siècle.
Pour en savoir plus :
L'ouvrage sur l'exposition "crossing country the alchemy of western Arnhem Land" à la Art gallery of New South Wales.
2 commentaires:
Des peintures aux statues, l'art aborigène touche vraiment à tout avec brio. ;-)
Pas mal comme disposition dans un salon. Presque une convive de plus.
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