Pas bien vieux, nous apprenions des poésies sur les bancs des écoliers. Sans m'en rendre compte alors, une d'elle m'accompagnera de nombreuses années. Mémorisée, scénarisée par l'institutrice, je l'utilisais chaque année avec emphase et succès : "Milly ou la terre natale". Elle m'ouvrait les portes du monde des objets. Une résonance tout d'abord lointaine. Juste perçue.
L'an 1624. La découverte d'un Louis XIII dans le sol de la forêt de Fontainebleau provoqua un déclic. Conscience de son ancienneté. Sans doute l'objet le plus ancien que je pouvais alors appréhender et garder précieusement. J'avais tellement peur de le perdre à vélo, que je le glisse sous la langue pour ne point l'égarer lors du retour à la maison.
L'héritage de ma grand-mère paternelle donna une autre amplitude. L'occasion de croiser une multitude d'objets en lien étroit avec les anciens de la famille. Tel cadeau patiné, comme cet encrier en olivier, reçu par mon arrière-arrière grand mère en 1880. Imaginer le geste de l'écrivain. Reproduire cette dynamique, effleurer l'objet et se laisser imprégner par l'idée de tendre la main à travers l'histoire.
L'attrait et la poésie des objets était en marche soutenue par cet écho du poême de Lamartine : "Objets inanimés, avez-vous donc une âmeQui s'attache à notre âme et la force d'aimer ?...".
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