mercredi 5 septembre 2007

Les lichens, véhicules de l'art abstrait

Je dois l'avouer, mon regard change. Ce qui hier m'était indifférent, comme un motif, des couleurs, un détail d'architecture, m'interpelle aujourd'hui. Au détour d'une texture, de la matière destructurée d'une racine abîmée, d'une grille usée d'une bouche d'égout... je m'arrête. Regarde. Laisse glisser la lumière. Et si l'occasion se présente je saisies l'instant.

L'intérêt pour l'art aborigène y est pour quelques chose. Ce fut un peu comme une initiation. Pas la plus simple pour appréhender le monde de la peinture. Avec ses "légions" de motifs, de combinaisons, de paysages vus du ciel, de jeux de couleurs audacieux ou si proches de la terre, sans homme, toujours abstrait. Mais bon, c'est sans doute cela qui a invité le détail et la couleur dans mon regard.

Oeuvres après oeuvres, je rentre en peinture. Comme une visite dans chacune. Une rencontre avec les artistes. Et je me laisse imprégner par le geste et la magnifique création couchée sur le tableau.

Mon regard s'évade encore, aux détours d'un trek dans la vallée de l'Ubaye en Haute Provence. Et découvre sur ces rochers d'habiles compositions de lichens. Les végétaux primitifs déclinent ensemble plus de six teintes douces, marriant habilement un ensemble de gris, vert, blanc crême, jaune dense, et cendres. C'est magnifique. C'est la nature dans toute son harmonie. Une oeuvre d'art vivante rythmée par les millénaires. Et je rêve aux tableaux d'Angelina Kngale Pwerle en Australie.

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