Il est toujours difficile d'évoquer le décès d'artistes aborigènes tant leur nom doit rester comme "suspendu" durant la période de deuil. Aussi si je me permets cette incartade, c'est juste pour souligner à la fois la grande noblesse, discrétion de cette grande dame et le rôle important qu'elle a joué dans son mouvement artistique de Bidyadanga.
Elle fut comme une étoile filante avec un destin singulier. Dans les sept dernières années de sa vie elle transforma notre perception de l'univers de ces derniers nomades par l'intermédiaire de peintures structurées suggérant des paysages confinant à l'abstraction, ourlés par des couleurs vives et audacieuses.
Dés 2003, avec ses premières oeuvres elle enclencha avec la plus jeune génération le mouvement artistique de Bidyadanga grâce au soutien sans faille d'Emily Rohr de Short St Gallery.
Femme de loi âgée, la plus respectée de sa communauté, elle a vécu toute une partie de sa vie selon la grande tradition des nomades. Avec son groupe elle constitue ainsi un exemple des peintres de la diaspora, dispersés de leurs terres ancestrales par des sécheresses successives.
Leur lien intime, avec le rythme et la vérité nomade des premiers âges de l'humanité, font de ces témoins des sortes de dinosaures irremplaçables de cette immense aventure migratoire des hommes. Ils portent un message et disparaissent tristement les uns après les autres.
Leurs toiles resteront comme des pivots de cette culture, au crépuscule de cette civilisation des intellectuels du désert. On peut souhaiter que ces peintures inspirent demain les plus jeunes artistes, qu'elles les invitent à perpétuer cette transmission graphique d'un savoir nomade presque universel.
Pour en savoir plus sur Weaver Jack :
- National Art Gallery of Victoria
- Short St Gallery
- William Mora art gallery
- Une toile déjà présentée sur le blog
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