Lumière à travers des grilles... Cette photo, ce billet pourrait être le titre d'un film. Un court métrage porteur d'un message d'espoir, d'un hommage aux Hommes injustement emprisonnés dans les prisons du monde. Aujourd'hui, les exemples ne manquent pas. Sur l'ensemble des continents, jusqu'aux plus grandes démocraties.
Ils révoltent un enfant. Touchent à peine un adulte. L'indifférence, l'oubli, deviennent la lèpre de nos temps modernes.
Opposants politiques... Pseudo terroristes... Otages... ils sont des légions, privés de leurs droits.
Il serait difficile de tous les citer. Guantánamo révulse depuis 6 ans déjà. Des figures emblématiques soulignent tous ces captifs pour leurs idées : Ingrid Betancourt, Aung San Suu Kyi... A côté de cela, de façon collective, les violations des droits humains sont multiples au Darfour, en Palestine, en Irak, au Soudan... Et dans bien d'autres pays qui luttent contre le terrorisme avec presque les mêmes méthodes... Penser à eux, ne jamais les oublier, est déjà un premier pas d'une longue marche vers la liberté.
Lumière à travers des grilles... Cette formule pourrait être une leçon de vie. Celle d'un grand-père à son petit fils. Le témoignage de quelques règles de sagesse à la fin d'un parcours. Comme un cadeau d'un esprit à une tête en devenir. A une pensée qui aura tant de difficultés à construire ses vérités. Comme un passeport pour passer des caps, grandir, développer sa vision d'un projet de vie.
Tant de choses que j'aurais aimé que notre dernier grand-père transmette. Il y fut invité. Mais aujourd'hui il ne le fait pas. Certes il témoigne de son parcours, des grandes rencontres de sa vie, de ses enthousiasmes théologiques, d'engagements marquants, d'anecdotes transmissibles... Mais pas de leçons de vie. Tout cela démontre une pudeur toute respectable, une volonté de gérer son image avec sobriété, le choix de laisser à chacun construire son oeuvre. Du haut de ses 93 ans, j'aurais pourtant tant aimé apprendre de lui ce qu'il retient de cette existence, quelles expériences il en retire, quels enseignements il pourrait partager... Cela sera sans doute pour une autre fois...
Lumière à travers des grilles... Cette illustration pourrait faire penser à un cahier d'écolier, couvert de mots, portés par des lignes. Elles racontent l'histoire d'un monument qui n'existe plus. Derrière cet ensemble défensif du fort de Qaït Bey, c'est un ouvrage mythique qui se cache. Il illumina les mers de ses feux, rayonna du savoir rassemblé dans la bibliothèque de la ville. Hier, à cet endroit, s'élevait une des dernières merveilles du monde antique. Puis «…en l’an 1303, le 8 août, il y eut un grand tremblement de terre à Alexandrie qui fit tomber le Phare et bien le tiers de la ville. »* Quelques éléments du fort, en granit antique, suggèrent une ré-utilisation des matériaux. La mer y cache la porte monumentale bientôt ré-élevée dans une anastylose... Aujourd'hui il ne reste que les grilles des mots pour en parler. Mais la lumière éternelle du phare des phares est toujours là, au coeur du fort, et dans l'imaginaire de Hommes.
(*) Source : Thalamus Parvus, chronique romane des XIII/XVIIe siècles, 1836.
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