mercredi 5 décembre 2007

Mémoire suspendue de l'arbre

Cet arbre est mort. Brûlé, consumé par la foudre. Sa vie n'est plus mais il reste comme suspendu dans le temps. Là. Encore visible. Ancré en terre. Elancé dans ce ciel d'apocalypse.
Je fus saisi, troublé par les messages au delà de l'image. La dimension poétique de la scène et du lieu. Cette présence de l'arbre et son effacement. Cet ancrage du tronc et ce mouvement des nuages. Cette finesse encore visible des branches et le lent pourrissement de la matière.
Les combinaisons de gris invitent à voir au delà de la couleur, dans les nuances complexes de la lumière.

Sur cette crête à 1500 mètres d'altitude, au dessus de la ville de Grasse, il n'y a personne. Il s'agit de la frontière entre deux communes. Cet arbre pourrait symboliser le fil entre vie et mort. Etre témoin d'une conscience ou d'une mémoire suspendue, un temps, pas plus avant d'être oublié.
Ce lieu était aux limites d'une propriété. Il semblait faussement inaccessible pour un enfant. Il se situait au bout de ce que l'on peut voir de la maison, à près de 2h de marche en montée.

C'était il y a 18 ans. Une escapade au détour de révisions en droit. Le Nikon prêté par mon grand-père me permit de saisir l'instant et garder trace des impressions ressenties alors. L'arbre n'existe sans doute plus, reste encore sa mémoire, un temps, juste un temps...

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2 commentaires:

Anonyme a dit…

Parfois juste cette mémoire suffit pour si ce n'est revivre mais continuer...
(Oh, c'est la journée poétique on dirait:-))

Bertrand a dit…

Mais oui il me semble. ;-)
J'aimerais trouver des écrits sur la fuite du temps, la poésie de l'effacement, qui me parlent tous un peu sans tomber dans la nostalgie. Enfin je tente d'éviter cela. Car dans ce cas il y a comme une ambiance délétère. celle de ne plus vivre le présent, se projeter dans l'avenir mais regretter hier.

Je vois plus le temps passé, l'histoire comme un tremplin pour l'avenir.

Désolé encore pour le retard.
Bien amicalement,
Bertrand