Dans une rue, ces deux portes invitent, accueillent et symbolisent tant de choses... Deux couleurs différentes. L'une bleue. L'autre jaune. Une patine rouge maquille les éraflures du temps au niveau du sol. Les marches sont bancales. Ajustées au fil des années. On peut ressentir l'humidité, la texture des écailles de peinture. Nous pourrions être à Venise, dans une ville qui s'abime... mais nous sommes à Alexandrie en Egypte.
La vie est là. Elle vient de passer par cette porte ouverte. On distingue presque le bruit des enfants et quelques odeurs de cuisine... Il fait sombre dans cette embrasure. C'est peu engageant tout de même. Presque inquiétant. Mais la porte reste ouverte. Un peu comme un challenge. Le démarrage d'une discussion. Une rencontre...
L'autre porte est fermée. Intraversion ou promesse. Richesse de l'intérieur et crainte du passant devant la protection dérisoire d'une serrure. Les marches cassées sont vastes et convergent vers le seuil. Comme un entonnoir, pour largement accueillir.
Sur la gauche apparaissent les volets d'une fenêtre, d'une teinte verte bien franche comme la religion de ses habitants. Le bois de la porte devient progressivement gris, usé par les intempéries et donne une idée de l'âge des habitants.
Je fus tout de suite séduit par ce dessin d'une jeune artiste vivant aux pays des pharaons. Jumelle elle-même, qu'a-t-elle put bien ressentir, ou révéler de façon même inconsciente dans ces deux portes ? Nous n'en saurons rien mais reste le charme de cette petite ruelle qui me parle tant. Et ces deux ouvertures, presque en forme de visage, qui nous adressent un clin d'oeil.
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