jeudi 2 août 2007

La nature souligne le travail des hommes du Néolithique

Il est 1 h de l'après-midi, entre désert noir et désert blanc, sur les chemins de l'Egypte. Le moment de la sieste. Une partie du groupe cherche de l'ombre en ce mois d'Avril, derrière quelques champignons de calcaire, rescapés des anciennes mers.

Face aux petites falaises blanches formant comme une crique, on imagine les vagues se fracassant sur la plage. La courbe dessinée par les éléments donne à ce lieu une quiétude particulière. J'ai le sentiment d'une présence. Que cet espace devait être occupé il y a quelques millénaires.

Avec mes comparses, nous parcourons le sol, en discutant, à la recherche d'aspérités, de formes inattendues. Quelques meules apparaissent sur des monticules. Elles ont sans doute été disposées là par des nomades de passage. Elles servent soit de repaire, de kairn, ou tout simplement d'outils, mis aujourd'hui à disposition de l'homme de passage.

C'est bon signe. Nous continuons à chercher du regard, sous le soleil et la chaleur. Les cailloux sont nombreux. C'est un peu ce que l'on appelle un désert de pierre à cet endroit. Difficile de distinguer le naturel de l'objet travaillé.

Tout à coup, l'un de nous découvre la magnifique hâche en silex couleur charbon, présentée sur la gauche. Cela décuple notre motivation. Et affute nos yeux qui scrutent maintenant avec attention l'espace.
Long, finement ciselé, je découvre un poignard taillé dans un silex blond comme le miel.
Un peu plus loin, un éclat courbé, se distingue nettement sur le sol. Il a été taillé avec précision sur un côté tout en respectant l'ondulation naturelle de la pierre.

La collecte ne manque pas d'intérêt. Nous demandons à nos amis nomades quel est le nom du lieu pour bien référencer l'origine des pièces. Les GPS n'existaient pas encore. C'était il y a longtemps. Mais des noms comme vallée aux corbeaux sont bien plus poétiques et évocateurs. Bien que finalement nous n'ayons jamais croisé ces volatiles.

Les silex dans la partie haute furent trouvés un soir avant l'installation du bivouac pour la nuit, sous le ciel étoilé d'Egypte. L'éclat en haut de l'image, travaillé comme un gratoir est assez marquant avec une oxydation blanche inscrite comme un ourlet sur toute la ligne de taille.
Quand la nature souligne le travail de nos anciens il y a 8000 ans...

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