jeudi 22 février 2007

Niger : du néant ils inventent un Oasis

Nous sommes à la fin du voyage. Une corde tressée avec les cheiches remplace la courroi du 4x4 qui a cassé il y a deux jours. Fin de la journée. Après des heures de route nous arrivons à ce lieu si souvent discuté durant le voyage. Un engagement de notre part pour aider les Touarges à contruire un Oasis dans un lieu propice, à quelques heures d'Agadez.

Notre imagination fertile imaginait déjà un espace hospitalier. De l'eau généreuse. Des gueltas cachées... Rien de tout cela. Un simple puit perdu au milieu de nulle part dans un océan caillouteux couleur sang. Notre guide, ancien leader de la rébellion Touareg a une vision et résussit à rassembler autour de lui sur ce pari d'Oasis.

Les nomades pasteur du coin, semblent prêt à s'arrêter ici. S'ils ne le font pas auhourd'hui, d'autres prendront la terre. Nous vivons un moment incroyable. Comme un résumé en accéléré de l'histoire de l'humanité. Il aura fallu aux hommes des millénaires pour passer du nomadisme à l'agriculture. Ici à cet endroit les esprits sont prêts pour une mutation sans doute inéluctale et immédiate. L'heure a sonné. Mais cela reste un projet. La terre semble bonne, même écrasée par le soleil. Au loin quelques palmiers doum montrent que la nature pourrait s'installer ici et que l'eau n'est pas loin. Les puits la révèlent à 3 mètres.

Il y a quelques jours les premiers sillons ont été creusés dans le sol. Les jeunes pousses de piments apparaissent, protégées par des branches épineuses d'acacia. Il faudra des grillages pour empêcher les chétives chèvres de croquer cette première verdure.

Aujourd'hui nous allons plus loin avec eux. Vingt petits palmiers vont être plantés dans un fumier naturel. Un touareg a appris le BA-BA et nous montre comment disposer ces futurs datiers. Un peu penchés, la pousse doit protéger le coeur de l'éclat du soleil. Quelques palmiers plus tard, le lieu semble tout à coup plus accueillant. Le rêve pourrait devenir réalité. L'eau est là. Les bonnes volontés aussi. Leur temps n'a pas le même prix que chez nous... Si tout va bien dans quatre ans les premières dattes seront récoltées. L'imagination prend le relais. L'enjeux est de taille. Pas celui de faire de l'argent mais de planter du blé, de récolter des dattes pour assurer une auto-suffisance aux nouvelles populations sédentarisées. On rêve avec eux. L'instant pourrait être historique.

P.S. : merci à Michel pour la photo.

Aucun commentaire: